
Micro-entrepreneur ou auto-entrepreneur ?
Comprenez enfin la distinction entre ces deux statuts simplifiés pour créer votre activité sereinement et choisir le bon régime fiscal.
Le 24/06/2025 par Paul V.
Si vous vous lancez dans l’entrepreneuriat individuel, vous avez probablement croisé ces deux termes : auto-entrepreneur et micro-entrepreneur. Utilisés indifféremment dans le langage courant, ils désignent pourtant une réalité juridique précise… ou plutôt, la même réalité depuis plusieurs années. Alors, quelle différence entre micro-entrepreneur et auto-entrepreneur ? Est-ce une question de statut, de fiscalité, ou simplement de vocabulaire ?
Cette confusion, encore très répandue en 2024, s’explique par une évolution législative progressive et parfois méconnue. Comprendre l’origine de ces appellations, leur fusion dans un régime unique et les raisons pour lesquelles les deux coexistent encore dans les esprits est essentiel pour choisir le bon cadre pour votre activité. Dans cet article, nous vous aidons à démêler le vrai du faux et à mieux comprendre les spécificités de ce statut simplifié, devenu incontournable pour les freelances, artisans, commerçants et prestataires de services.

Origine des deux termes : auto-entrepreneur et micro-entrepreneur, une fusion progressive
À l’origine, les termes « auto-entrepreneur » et « micro-entrepreneur » désignaient deux régimes distincts, bien que partageant des objectifs similaires : simplifier la création d’entreprise et alléger les obligations fiscales et sociales.
Le régime d’auto-entrepreneur a été lancé en 2009, dans un contexte de crise économique, pour encourager l’initiative individuelle. Il proposait un cadre ultra-simplifié : inscription rapide, charges sociales calculées uniquement sur le chiffre d’affaires, et dispense de TVA. Ce statut a rencontré un succès immédiat, attirant aussi bien les freelances que les artisans ou les étudiants souhaitant tester une activité.
Parallèlement, le régime de la micro-entreprise existait déjà depuis plusieurs années, avec un fonctionnement fiscal proche (imposition sur le chiffre d’affaires, franchise en base de TVA), mais sans les facilités administratives de l’auto-entreprise.
En 2016, une réforme majeure est venue fusionner les deux régimes. L’objectif : harmoniser les règles, simplifier l’environnement juridique et éviter les doublons administratifs. Depuis cette date, il n’existe plus qu’un seul et unique statut : la micro-entreprise. Ce régime unifié conserve les avantages de l’ancien auto-entrepreneur tout en s’adossant au cadre juridique du régime micro-fiscal.
Autrement dit, toute personne qui crée aujourd’hui une activité individuelle sous ce statut relève officiellement du régime de la micro-entreprise… même si beaucoup utilisent encore le terme « auto-entrepreneur » par habitude ou par simplicité.
Cette évolution progressive explique pourquoi les deux expressions coexistent encore dans les discussions, sur les forums ou dans certains documents administratifs, même si elles désignent désormais exactement la même réalité.
Régime actuel : fonctionnement du statut unique de micro-entreprise
Depuis la réforme de 2016, le statut de micro-entreprise est devenu le régime unique pour les entrepreneurs individuels souhaitant bénéficier d’un cadre simplifié. Concrètement, cela signifie que toutes les personnes qui créent leur activité sous ce régime relèvent des mêmes règles, que l’on parle encore parfois d’auto-entrepreneur ou non.
Le fonctionnement repose sur trois piliers essentiels :
- Un régime fiscal et social simplifié : les cotisations sociales et, si vous le choisissez, l’impôt sur le revenu sont calculés en pourcentage du chiffre d’affaires réellement encaissé. Pas de chiffre d’affaires, pas de charges.
- Des plafonds à respecter : en 2024, ils sont de 188 700 € pour les activités de vente de marchandises, et de 77 700 € pour les prestations de services. Au-delà, on bascule dans le régime réel, avec des obligations comptables plus lourdes.
- Des démarches ultra-simplifiées : création en ligne, absence de bilan comptable, déclaration mensuelle ou trimestrielle du chiffre d’affaires, et un paiement des cotisations en un clic.
Autre avantage : la micro-entreprise fonctionne en nom propre, donc pas besoin de créer une société. Depuis 2022, le patrimoine personnel est automatiquement protégé : seuls les biens liés à l’activité professionnelle peuvent être saisis en cas de dettes.
Ce régime attire de nombreux freelances, artisans, commerçants ou consultants qui souhaitent tester une activité ou la développer sans lourdeur administrative. Il s’adapte aussi bien à une activité principale qu’à un complément de revenu.
En somme, la micro-entreprise est pensée pour aller à l’essentiel : un cadre clair, rapide à mettre en place, et facile à gérer au quotidien.
Pourquoi la confusion persiste dans l’usage courant des deux appellations
La confusion entre les termes micro-entrepreneur et auto-entrepreneur persiste pour une raison simple : l’usage courant a souvent plus de poids que les textes officiels. Même si la fusion des deux régimes remonte à 2016, le mot « auto-entrepreneur » est resté profondément ancré dans l’esprit collectif. C’est ce terme qui avait été largement médiatisé lors de sa création en 2009, avec une promesse forte : créer son activité simplement, sans paperasse ni complexité.
Résultat ? Beaucoup continuent d’utiliser « auto-entrepreneur » par habitude, par commodité ou simplement parce qu’ils ne savent pas que le nom officiel a changé. Dans les forums, sur les réseaux sociaux, dans les conversations de tous les jours, l’appellation revient encore et encore.
Autre facteur : certains documents administratifs ou sites internet utilisent encore les deux termes de manière interchangeable, ce qui entretient le flou. Il n’est pas rare non plus de tomber sur des formations, des articles de blog ou même des services publics qui parlent encore d’« auto-entrepreneur », parfois pour être mieux compris par leur audience.
Enfin, il y a une dimension psychologique : « auto-entrepreneur » évoque l’idée d’autonomie, de liberté, ce qui parle plus spontanément à ceux qui se lancent. « Micro-entrepreneur », plus neutre, est perçu comme un terme administratif, moins évocateur.
En résumé : bien que juridiquement obsolète, le terme « auto-entrepreneur » reste vivant dans le langage courant, car il est plus parlant, mieux ancré dans la mémoire collective et encore fréquemment utilisé dans les échanges informels.
En définitive, la différence entre micro-entrepreneur et auto-entrepreneur relève davantage d’une évolution terminologique que d’une distinction juridique actuelle. Si les deux notions ont coexisté un temps, elles ont aujourd’hui fusionné sous un statut unique : celui de la micro-entreprise. L’usage persistant du terme « auto-entrepreneur » s’explique par son ancrage dans le langage courant et sa forte notoriété, notamment auprès des premiers créateurs d’entreprise.
Il est donc important de retenir que, depuis 2016, seul le statut de micro-entrepreneur existe légalement, intégrant les caractéristiques simplifiées qui ont fait le succès du régime auto-entrepreneur. Pour éviter toute confusion, mieux vaut privilégier l’appellation officielle, surtout dans les démarches administratives ou fiscales. Une clarification essentielle pour bien comprendre son régime et bénéficier pleinement de ses avantages.

Crédits photo : Shutterstock / C. Müller

Paul V.

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